vendredi 8 septembre 2017

UNE BREVE HISTOIRE DU KARATE part 4/6 : Gichin Funakoshi : la promotion du karaté au Japon.

Le Japan Karate Hyères pratique un karaté traditionnel et par là même s’intéresse à l’Histoire du karaté. En voici un bref résumé :


4)    Gichin Funakoshi : la promotion du karaté au Japon.


Ce n'est que dans la période 1915-1925 qu'eut lieu l'ouverture du karaté vers l'extérieur grâce notament à Gichin Funakoshi, professeur à l'école supérieure de pédagogie d'Okinawa qui fût envoyé au Japon afin d’y faire connaître le Karate.

Gichin Funakoshi senseï est considéré aujourd'hui comme le père du karaté moderne. Il n'en est pas l'inventeur, mais plutôt le promoteur.

Fils de Tominakoshi Gisu, il est né dans les premières années de la période de restauration Meiji, dans la contrée de Yamakawa, à Shuri, sur l'île d'Okinawa. 
Enfant chétif, il s'initie à la pratique de l’Okinawa-te avec Azato, qui est le père de son maître d'école.  

À l’époque, l’art martial d’Okinawa n’était pas enseigné au grand public. Les cours avaient lieu la nuit clandestinement, loin des regards indiscrets. Son apprentissage se déroulera d'une façon traditionnelle pour l'époque. Il s'agissait alors de pratiquer un seul exercice et de passer au suivant uniquement lorsque le Maître estimait que le karatéka était capable de le réaliser parfaitement. L'apprentissage d'un kata pouvait ainsi durer plusieurs années.

 "Un kata en trois ans" était une expression coutumière dans les anciens budos.


Son premier poste à 21 ans, fut celui d'instituteur adjoint dans une école primaire. Plus tard, une promotion l’amenera à travailler à Naha. « Ce fut la plus grande chance qui me laissa le plus de temps et de possibilité de pratiquer le karate ».Devenu maître d'école, il enseignera durant le jour et poursuivra la pratique du karate le soir, chez Maître Azato.

Funakoshi  rencontre ensuite Maître Itosu au début du 20 ième siècle. Il participe avec lui à la première démonstration officielle d'Okinawa-Te, rapidement suivie par d'autres à travers tout le Japon.

Gichin Funakoshi fit en 1922 une démonstration devant le 1er ministre de l’éducation à Tokyo qui eu un très grand retentissement. Il fut prié de rester au pays pour y enseigner sa méthode.

C'est à cette époque qu'il changera son nom de famille Tominakoshi pour Funakoshi, le mot Funa étant un diminutif signifiant; qui traverse l'océan en bateau.

Très vite, grâce notamment à l’appui de Jigoro Kano, Maître fondateur du Judo, le Karaté connu une ascension social importante et fut même enseigné dans les universités de Tokyo, puis plus tard partout dans le monde.

La popularité grandissante du karate incita de nombreux autres experts d’Okinawa à venir enseigner leur style au Japon. Bien que les techniques puissent différer, le karate de ces maîtres obéissait aux mêmes principes de base. 

En 1935, avec la montée du nationalisme japonais ambiant, Maître Funakoshi décide de couper tout lien avec l'origine chinoise et okinawaïenne de son art  en modifiant le nom des katas et techniques. 

Pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, il fallait montrer sa « japonisation », du fait de l'antagonisme sino-japonais important depuis la guerre récente entre les deux pays, perdue par la Chine.

Ainsi pour le terme Karaté, les idéogrammes sont remplacés par des idéogrammes de prononciation identique mais  d’origine plus japonaise. Le mot Karate qui en Japonais signifiait « La Main Chinoise » devient  « La main vide ». 

Maître Funakoshi donne également une explication plus philosophique à ce choix dans le livre Karaté-do : ma voie, ma vie :
« Kara qui signifie vide […] représente le refus de recourir à d’autres armes que les mains et les pieds. De plus, le but des étudiants de Karaté […] est aussi de purifier leur cœur et leur esprit de tout désir terrestre et de toute vanité. »


Il insistait beaucoup sur la valeur spirituelle des gestes qu'il enseignait. Pour preuve le rajout du suffixe "do", afin de placer son art au niveau de celui des arts martiaux japonais (Budo) et rappeler que son karaté permettait lui aussi une approche de l'ancien esprit des samouraïs.


Le 25 octobre 1936, le changement de nom devint officiel au cours d'une rencontre à Naha, des Grands Maîtres D'Okinawa pour discuter et définir une attitude commune face à l’évolution du karaté. On peut donc retenir cette date comme celle officielle de la naissance du Karate ! Lors de cette réunion il est également décidé d’adopter le karate-gi pour tous les styles de karaté.


Lorsqu’en 1937 les élèves japonais de Funakoshi sensei lui construisent son premier DOJO ils le nomment Shōtōkan, la maison de Shōtō. “Kan” désigne le lieu, le dojo et “Shoto” ,qui signifie « vagues dans les pins », est le pseudonyme sous lequel Funakoshi écrivait ses poèmes.

Le terme Shotokan qui à l’origine ne désignait que le bâtiment, fut ensuite employé pour désigner le style de karaté enseigné par Gichin Funakoshi, bien que pour ce dernier il n’y avait pas différents styles mais un seul karaté, malgré quelques nuances.

Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. Toutefois, au cours de l'histoire, nombre d'écoles ont été créées et ont grandi avec plus ou moins de réussite.
Chargé d'enseigner le karate à l'université de Tōkyō, Gichin Funakoshi ne retournera jamais à Okinawa et meurt le 26 avril 1957 à l'âge de 88 ans d'un cancer de l'estomac.

De son école sortent de célèbres maîtres qui marqueront l’histoire du Karate : Nakayama,  Nishiyama, Kanazawa…mais également son propre fils, Yoshitaka Funakoshi.


 A SUIVRE dans un prochain article sur l’Histoire du karaté. 

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