jeudi 5 janvier 2017

Karate Français : Retro 2016, quel cru !

En cette année paire, où la France accueillait au printemps l’élite du karaté européen sur son sol, quelques mois avant les 23èmes championnats du Monde de l’histoire prévus en octobre, les karatékas français ont parfaitement rempli leur mission ! Les moments clés de la saison sportive racontés en 5 épisodes.

Open de Paris – Karate Premier League / 22 au 24 janvier 2016. Le lancement. Il est le rendez-vous international qui ouvre traditionnellement l’année calendaire, l’Open le plus prestigieux au Monde où tous les karatékas se pressent pour se mesurer et reprendre le chemin de la compétition après les fêtes. L’affluence de cette édition 2016 aura été un record : 911 compétiteurs et 72 nations engagés. A quelques mois des championnats d’Europe à la maison, Alexandra Recchia (-50kg), Anne-Laure Florentin (+68kg) et les techniciens masculins (kata) remportent (déjà) le titre … Marvin Garin (-67kg) accède à la finale, tout comme les féminines en kata et Lolita Dona (-61kg), mais aucun d’eux ne parvient à concrétiser. La France débute l’année sérieusement devant son public en devançant le Japon, imbattable dans les épreuves techniques individuelles.

Championnats d’Europe seniors / 5 au 8 mai 2016. Une première place au classement des nations et 6 titres continentaux à la clé : à domicile, les karatékas tricolores ont répondu présents comme 4 ans plus tôt lors des mondiaux à Bercy. Alexandra Recchia (-50kg), Lucie Ignace (-61kg), Anne-Laure Florentin (+68kg) et Steven Da Costa (-67kg) gagnent le titre européen en individuel, tandis que les équipes masculins ponctuent admirablement le parcours tricolore, en remportant lors du dernier jour les épreuves kata et combat ! Belles médailles d’argent pour Sandy Scordo et Minh Dack, tous deux battus par les espagnols en finale, par ailleurs largement dominateurs dans ces épreuves techniques (3 titres sur 4) et seconds au classement des médailles. L’Azerbaïdjan complète le podium avec l’inusable Rafaël Aghayev et la victoire surprise de son équipe féminine combat. Côté tricolore, Logan Da Costa (-75kg), Salim Bendiab (+84kg) et l’équipe féminine combat complètent la moisson de médailles en remportant leur opposition pour le bronze.
Championnats du Monde Universitaires / 10 au 13 août 2016. La relance. Placée en plein mois d’août, deux mois avant les championnats du Monde seniors, l’épreuve universitaire a pour habitude d’être un bon baromètre des nations en forme. Le Japon, l’Egypte et la France, se classent, dans cet ordre, sur le podium. Steven Da Costa (-67kg) enchaine après son doublé à Montpellier, alors qu’Emily Thouy (-55kg) et Alizée Agier (-68kg) se relèvent suite à leur contre-performance de l’Euro. L’équipe kata homme (Jeannot, Montarello et Zemouri), sacrée sur le plan continental face aux espagnols, perd en finale contre les universitaires japonais. Jessie Da Costa (-84kg) glane le bronze, tout comme Alexandra Feracci et William Geoffray, qui seront sélectionnés quelques mois plus tard pour les Monde seniors.
Championnats Méditerranéens / 10 et 11 septembre 2016. La préparation. En Espagne, dans un contexte difficile, la France (1 or, 3 argent et 4 bronze) ne brille pas à un mois et demi de l’épreuve phare de l’année, les mondiaux de Linz. Cinquième nation sur neuf classées, derrière l’Espagne, l’Egypte, l’Italie et la Turquie, les karatékas tricolores, dans une logique de préparation et non de performance à tout prix, remportent une seule médaille d’or par l’intermédiaire de … Steven Da Costa (-67kg), encore et toujours. Corentin Seguy (-75kg) gagne l’argent tout comme les deux équipes combats : les féminines perdent en finale face aux espagnoles – qu’elles retrouveront au même stade de la compétition en Autriche, pour le résultat que l’on connait – et les masculins sont défaits par l’Egypte, mais les essais effectués tout au long de l’épreuve s’avèreront payants quelques semaines plus tard. Emily Thouy (-55kg) et Alizée Agier (-68kg) restent sur leur dynamique des Monde universitaires, alors que Kenji Grillon renoue avec le podium et que les techniciens masculins ne le quitte désormais plus.
Championnats du Monde seniors / 26 au 30 octobre 2016. L’aboutissement. Arrivés en Autriche dans la position d’outsider, les vingt-trois karatékas français sélectionnés répondent présents au meilleur moment et se hissent au second rang des nations ! 1ère à Paris en 2012 et troisième à Brême en 2014, la France se pare à Linz de 3 titres mondiaux, 2 médailles d’argent et 4 en bronze ! Comme à Bercy, Alexandra Recchia (-50kg et équipe) réalise un nouveau doublé historique, et devient par la même occasion la première femme à remporter 5 titres mondiaux, se plaçant au niveau des Cherdieu, Otto et Aghayev … Chapeau ! Défaite en finale 2014, Emily Thouy (-55kg) réalise cette fois un parcours parfait et s’adjuge le titre mondial senior qui manquait jusqu’alors à son palmarès. Carton plein pour les combattantes féminines qui gagnent en équipe (Agier, Ignace, Heurtault et Recchia) un troisième titre mondial en 4 éditions, après les victoires de 2010 et 2012 et l’échec en finale lors de la précédente édition. Les techniciens masculins sont une nouvelle fois en finale, après avoir écarté l’Italie et l’Egypte, mais ne parviennent pas à inquiéter des japonais intraitables techniquement (4 titres sur 4 catégories en kata). Lucie Ignace (-61kg) échoue aussi lors de sa dernière opposition contre la redoutable égyptienne Lotfy. Les combattants français en bronze : Sofiane Agoudjil (-60kg), Steven Da Costa (-67kg), Kenji Grillon (-84kg) et l’équipe masculine, tous vainqueurs de leur petite finale portent le total de la France à 9 médailles, soit autant que les japonais (6 or), dominateurs incontestables de ces 23èmes championnats du Monde de l’histoire.

Lors de cette année 2016 à deux événements majeurs, l’Equipe de France de karaté est parvenue à répondre présente aux bons moments. Première nation européenne et seconde mondiale, la France, dans la lignée des mondiaux à Bercy, maintient son niveau dans le concert international. De bon augure à moins de quatre ans des premiers Jeux Olympiques de l’histoire pour le karaté.

Retrouvez l'article sur le site de la FFKDA : http://www.ffkarate.fr/actualites/2016-quel-cru/

mercredi 4 janvier 2017

Fédération Française de Karate : F. Didier : « L’engagement d’une vie »

Reconduit à la présidence de la FFKDA avec 92,3% des voix et une standing ovation des quelque 250 grands électeurs présents dans l’auditorium du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ce samedi 17 décembre 2016, Francis Didier mettait l’accent sur l’état d’esprit des mois à venir. Un président plus combatif que jamais.


Vous avez été réélu pour un cinquième mandat. Pourtant, on imagine qu’il faut toujours convaincre, d’autant que vous aviez trois autres candidatures face à vous…
C’est exactement ça : il faut toujours convaincre. Cette élection était d’ailleurs différentes des précédentes puisque, avec le changement des statuts voté par la précédente Assemblée Générale, l’élection du président avait lieu le matin et celle du Conseil d’Administration l’après-midi*. Nous étions quatre sur la ligne de départ et il fallait donc avoir un programme qui tienne la route, une expérience, connaître les gens et leurs problématiques aussi. Je crois que, depuis 2001, les représentants des clubs font confiance à la direction de la Fédération qu’ils ont pu juger sur des actes et des avancées concrètes.
Vous êtes donc toujours aussi motivé pour faire progresser votre discipline ?
La Fédération, le karaté, le sport mondial ont beaucoup changé depuis le début des années 2000. J’y ai mis toute mon énergie. Vous savez, ma vision de président de cette fédération, c’est l’engagement d’une vie ! Bon, il me faut huit heures de sommeil par nuit (sourire), mais sinon, c’est 365 jours par an et ce depuis de nombreuses années maintenant. C’est un travail à plein temps, et même au-delà. C’est un mode de vie dans lequel on ne peut pas survoler les problèmes. Il faut les comprendre, les régler, avancer.
Vous avez conclu votre intervention à la tribune par un sobre « Vous pourrez compter sur moi », et il reste en effet des chantiers importants pour le karaté…
Oui, des JO en passant par la réforme des territoires, le haut niveau, le développement de nos disciplines associées… Nous sommes près de 260 000 licenciés, nous sommes une Fédération importante mais aussi une Fédération plurielle. C’est ce qui fait notre force. Les JO, c’est très bien, c’est un magnifique éclairage pour le karaté mais il ne faut pas avoir que ce seul objectif. Il y a une quantité de clubs qui font du karaté traditionnel, de l’action sociale via le karaté ou de la petite compétition pour les enfants juste pour l’expérience. Cette école de vie au sein des clubs possède autant de valeur que celle du haut niveau. Je l’ai expliqué : il ne faut pas perdre de vue ce point de développement dans notre fédération et bien connaître la machine et les populations qui la composent.
* Le bureau directeur de la FFKDA sera élu le 6 janvier à l’issue du premier Conseil d’Administration de l’année.
Interview : Olivier Remy – Sen No Sen