vendredi 30 septembre 2016

Karaté Todokai - Démonstration de Toru Yamaguchi au Québec (1995)

Le Japan Karate Hyères pratique le karaté de l'école Todokai. Nous suivons les préceptes de son fondateur, Toru Yamaguchi, ici en démonstration au Québec en 1995.
Le maître était alors âgé de 59 ans !
Pourtant il témoigne d'une grande agilité, même au sol le combat continue !


vendredi 23 septembre 2016

LES FORMES DE KUMITE DU SHOTOKAN

Les différentes Formes de Kumité du Shotokan varient en fonction des experts.
En gros on distingue deux familles de Kumité Traditionnels:
Les Yakusoku Kumité ou l’attaquant et le défenseur sont désignés, la forme et le niveau de l’attaque annoncés (Yakusoku = Promesse)
Les Jiyu Kumité ou l’attaque est libre (Jiyu)



YAKUSOKU KUMITE
Tori celui qui attaque (celui qui prend l’initiative)
Uké celui qui se défend (celui qui reçoit)

I. Gohon Kumité: 5 attaques en succession (5 pas)
1. Forme de base
Les deux adversaires se saluent et Tori se met en position en reculant la jambe gauche et en exécutant Gedan Baraï. Il doit, dès sa prise de position, marquer toute sa détermination et sa concentration.
Uké se met en position Hachi Ji dachi (Shizentaï = position naturelle, Yoï = Prêt)
Tori annonce l’attaque (Oî Zuki Jodan ou Chudan , Maé Géri, etc) et la répète en avançant 5 fois.
Uké recule 5 fois en bloquant (position de base) et contre attaque après la 5ème attaque.
Puis on inverse les rôles :Tori devient Uké et Uké devient Tori
2. Variante pour karatéka plus avancé
Uké a la possibilité de se désaxer sur chaque attaque et Tori doit suivre en réajustant chaque attaque.
Par exemple, si Uké bloque en reculant et en se déplaçant sur la droite, la deuxième attaque de Tori doit prendre cette direction.


II. SanBon Kumité: 3 attaques en succession
Même prise de position que précédemment.
1. Forme de base
Comme pour Gohon Kumité, Tori attaque 3 fois avec la même attaque de base (Oï Zuki, Maé Géri, etc.).
Uké Contre attaque après la 3ème attaque.
Puis changement de rôle.
Puis on inverse les rôles :Tori devient Uké et Uké devient Tori
2. Forme avancée
Tori attaque avec3 attaques différentes en les annonçant à chaque fois (Kanazawa).
Uké adapte sa défense et contre attaque après la troisième attaque.
Exemple: Oï Zuki Jodan – Maé géri Chudan – Mawashi Géri Jodan.


III. Kihon Ippon Kumité: Assaut de Base (Kihon) comportant une seule (Ippon) attaque.
Même prise de position que précédemment.
Tori, départ en Zenkutsu ou Fudo Dachi, attaque avec une technique de base (Oï Zuki, Maé Géri, Mawashi géri, Yoko Kékomi, Ushiro Géri, Ura mawashi géri).
Il annonce la forme et la hauteur de son attaque.
Exemple : Oï Zuki Chudan ou Mawashi Géri Jodan, etc.
Uké se défend avec un blocage de base et une contre-attaque.
Lorsqu’il contre attaque avec le poing, il conserve la position et ne ramène pas son poing à la hanche.
Après la contre attaque, les deux partenaires reviennent en position Hachi Ji Dachi (Yoï) et Tori inverse sa position pour effectuer la même attaque de l’autre membre.
Uké peut varier sa défense et sa contre attaque.
En principe, dans cette forme de Kumité, Uké effectue toujours une défense et une contre attaque (go no sen), pas de contre direct.


IV. Ippon Kumité : Assaut de Base comportant une seule (Ippon) attaque
La différence ici est que les deux partenaires sont en position de garde.
C’est la forme retenue par la commission des grades pour le 2ème dan.
Cette forme n’existe pas en Shotokan traditionnel.
Ici Uké a la possibilité de contre attaquer (go no sen) ou de contrer directement (sen no sen)


V. Nihon Kumité : deux attaques annoncées enchaînées (n’existe pas en shotokan traditionnel)
Tori double son attaque, Uké bloque les deux et contre attaque.
Exemples d’attaques enchaînées:
- Maé Géri – Kizami Zuki
- Mawashi Géri – Gyaku zuki
- Oï Zuki – Gyaku Zuki
- Maé géri – Mawashi géri
- Etc.

VI. Kaeshi Ippon Kumité
L’exercice débute par un Kihon Ippon Kumité Classique, mais Tori retourne la situation (kaéshi) en bloquant ou surpassant la contre attaque de Uké et en plaçant à son tour une contre attaque.
Exemple:
Tori attaque Jodan Oï Zuki droit - Uké bloque en Jodan Agé Uké gauche et contre attaque avec Chudan Gyaku Zuki droit
Tori bloque cette contre attaque avec Soto Uké droit et enchaîne avec Chudan Yoko Enpi Uchi droit.
Uké doit faire une contre attaque après le blocage et non un contre direct
On peut le faire sous deux formes:
Uké annonce son blocage et sa contre attaque (Jodan Agé Uké – Gyaku Zuki Chudan)
Uké n’annonce ni la forme de son blocage ni la forme de sa contre attaque


VII. Jiyu Ippon Kumité
Le Jiyu Ippon Kumité du Shotokan est différent du Jiyu Ippon Kumité que l’on exige aux examens de grade.
Ici l’attaque est annoncée.
Les deux combattants sont séparés par une distance d’environ 2 m.
Après avoir salué, ils se mettent tous deux en position de garde et Tori annonce son attaque.
Les deux adversaires se déplacent (pas de sautillements) et Tori doit chercher la bonne distance et la bonne opportunité pour placer son attaque.
Uké bloque et contre attaque (go no sen), esquive et contre attaque (taï no sen) ou contre directement (sen no sen) et reprend une position de garde (zanshin).
Puis les deux reviennent à leur position de départ et inversent les rôles.
L’attaque peut chaque fois être différente.

VIII. Okuri Jiyu Ippon Kumité : c’est un Jiyu Ippon Kumité double
Immédiatement après la première contre attaque de Uké et sa reprise de garde, Tori place une deuxième attaque annoncée que Uké va à nouveau bloquer, esquiver ou contrer.
IX. Goshin Kumité: Assaut de self défense
La forme de travail est identique aux autres kumités, mais ici, en plus des attaques conventionnelles avec les pieds et les poings, Tori peut saisir le revers, les bras et poignets, effectuer des ceinturages ou étranglements , etc...
Toutes les situations de self défense peuvent être envisagées.


IX. Bunkaï Kumité
Application des séquences de kata.
Bunkaï signifie découper donc expliquer

JIYU KUMITE
Ici les assauts sont plus ou moins libre (jiyu).
I. Jiyu Ippon Kumité :Assaut libre sur une attaque
On peut retenir trois formes:
La forme demandée aux passages de grades de la FFKDA ou Tori et Uké sont désignés mais Tori annonce son attaque.
Une forme identique à la précédente mais Tori n'annonce pas son attaque , elle est libre, il peut utiliser toutes les formes d'attaques du Karaté Do
Une forme plus difficile et qui demande une très bonne maîtrise technique, un bon sens du combat, une bonne appréciation de la distance (Maaî) et une très grande concentration.
Tori et Uké ne sont pas désignés mais les deux adversaires n’ont droit qu’à une seule attaque ou contre attaque.
C’est un peu comme les duels au pistolet à la française, les deux adversaires n’ont droit qu’à une seule balle qu’ils vont utiliser en fonction de l’opportunité d’une manière offensive ou défensive.
II. Ju Kumité ou Randori: Assaut libre en souplesse (ju)

III. Shiaï Kumité : Assaut de compétition

mercredi 14 septembre 2016

Sport Chanbara

Pour ses aspects ludiques, dynamiques et expressifs, la pratique du Chanbara est un complément essentiel du karaté au sein du Japan Karaté Hyères.


Le Sport chanbara (スポーツチャンバラ) ou "Spochan"1 consiste en un combat entre deux participants avec des armes égales ou différentes, de façon libre mais possédant néanmoins des règles minimum2. Le « chanbara » est une forme d'onomatopée japonaise qui exprime le bruit des sabres qui s'entrechoquent dans le combat des samourais.



Définition

Souvent assimilé au kendo, il en est totalement différent de par sa liberté de pratique, sa façon de combattre et ses nombreuses armes différentes utilisables (kodachi, choken, yari, tanto...). Le sport chanbara se veut l’héritier direct et fidèle des combats livrés entre samouraïs de par son esprit et son réalisme. En effet, à la différence d’autres arts martiaux, le sport chanbara n’a pas subi de codification extrême puisque tous les coups susceptibles de défaire l’adversaire sont admis. Les armes étant en matériaux modernes souples et flexibles, les seules protections nécessaires sont un casque et des gants sans armature rigide. Ce type d'arme ne fait que rendre ce sport plus spectaculaire car la façon de combattre peut être totalement libre, du moment que l'on respecte les règles de base du combat au sabre.

Histoire

Le sport chanbara est un art martial développé en 1971 par Tanabe Tetsundo4 (né le 4 Novembre 1942) et quelques-uns des meilleurs escrimeurs japonais6. Bien qu'ils fussent assez traditionalistes, ils reconnurent que leur société changeait rapidement et que ce que les gens ont appris il y a 100 ans plus tôt n'intéressait pas les adolescents. De ce constat est né le sport chanbara, art martial basé sur le goshinjyutu, l'art de la self-défense. Cette discipline s'est donc propagée à travers le Japon, elle a même été reconnue par le département de l'éducation du Japon et beaucoup d'écoles incluent le sport chanbara dans l'éducation physique des enfants.

Cet art s'est rapidement développé dans les autres pays : États-UnisCanadaAustralieFranceItalieRussie (ainsi que dans de nombreux pays d’Europe centraleÉgypte et Chine) et la Nouvelle-Calédonie et les championnats du monde se déroulent chaque automne au Japon depuis 35 ans. Il a été importé en France en 1994 par quatre kendoka français (Kenichi Yoshimura, Claude Hamot, Claude Pruvost et Jean-Claude Girot) au sein de la Fédération française de judo et disciplines associées6. Comptent également au nombre des membres fondateurs : M. Agaoua, H. Brutschi, E. Hamot, JP. Labru, JP. Montigny, JP. Soulas, M. Meresse, R. Motard, G. Tran, S. Vo Xuan, J. Cherruault.
Ayant plus de 300 000 pratiquants au Japon, ce sport compte en 2015 en France un peu plus de 1 400 licenciés7. Plusieurs centaines de judoka le pratiquent également de façon non officielle.



KOBUDO

Afin d’enrichir la qualité du Karaté pratiqué au Japan Karaté Hyères, le professeur peut inclure dans ses cours des exercices issu du Kobudo (armes traditionnelles japonaises).

Les 2 pratiques s’enrichissent mutuellement.
Ainsi il n’est pas rare dans les cours d’utiliser katana (sabre), boken (sabre en bois), bâtons, nunchaku et tonfa.



Le terme kobudō (古武道?) venant des trois caractères chinois ayant gardé le même sens en japonais ; ko () qui signifie « ancien », bu (), « martial », etdō () « la voie ». L’ensemble se comprend et s’interprète de plusieurs manières : arrêter les armes et lances (au premier degré), ou prendre les armes et aller au combat (au second degré)
L'acception moderne du terme recouvre toutes les pratiques d'armes associées aux arts martiaux japonais.

Deux courants principaux sont à distinguer ; d'abord, celui des arts martiaux pratiqués sur la plus grande île du Japon, Honshū ; ensuite, les arts martiaux issus de l'archipel d'Okinawa — et plus généralement des îles Ryū-Kyū  —, nommés au Japon Ryūkyū kobujustu littéralement : « arts martiaux anciens de Ryūkyū »).
Un troisième courant bien distinct mais à la diffusion plus confidentielle a été transmis au sein de la famille royale d'Okinawa, le Motobu Ha.

Sur l'île principale, Honshū, l'éducation martiale, dispensée au sein des koryus (écoles traditionnelles anciennes), comprenait l'étude du sabre, considéré comme noble, ainsi que d'armes complémentaires telles que la lance (yari), le bâton long (, environ 1,80 m), ou le bâton court ().

Dans les îles méridionales de l'archipel du Japon et notamment à Okinawa, plusieurs édits qui ont émané soit de la tutelle japonaise des Satsuma, soit directement du gouvernement de Shuri, ont interdit la possession et l'usage des armes tranchantes à la population.

Ce sont ces interdictions qui ont favorisé le développement poussé des techniques de combat à mains nues, le Tō-de devenu plus tard karaté, ainsi que l'utilisation, en tant qu'armes, des ustensiles de la vie quotidienne, les kobudō.

De plus, le caractère subversif de la pratique l'a longtemps confiné au secret, ce qui, ajouté à la géographie parcellaire des îles et à la lenteur des voies de communication, explique qu'il n'existe pas un kobudō mais des kobudō, donc plusieurs façons de faire par arme, par île, par village, par expert.

Les armes les plus courantes du kobudō d'Okinawa sont :
Le , un long bâton de marche qui sert d'arme de base.
Le sai, un trident de métal utilisé par paire.
Le tonfa, une arme de bois qui s'utilise par paire et qui servait, à l'origine, à tourner les meules pour moudre les céréales.
Le nunchaku, un fléau qui permettait de battre le grain. Une variante en forme de mors de cheval dispose de techniques spécifiques.
L'eku, une rame utilisée par les pêcheurs, et dont la tradition se maintient dans les hāri3, les festivités maritimes de courses de bateaux, héritées de la Chine du Sud via Taiwan.
Cette liste n’est pas exhaustive.


La progression dans l'étude des différentes armes est guidée par la difficulté et la dangerosité de leur maniement. Même si le Kobudo et le Karaté sont deux arts martiaux distincts, l'étude du Kobudo est grandement facilitée pour un karatéka. 
Les positions, les exercices, les termes, les passages de grades, les couleurs de ceintures, sont très similaires, voire identiques pour certains. L'esprit et la finalité restant bien sûr les mêmes. Comme le dit Maître CHINEN avec un sourire :
« ajouter au Karaté l'entraînement aux armes s'apparente au fait de manger avec les mains puis d'apprendre à utiliser des baguettes » 


Sources :


TAIKIKEN


Afin d’enrichir la qualité du Karaté pratiqué au Japan Karaté Hyères, le professeur peut inclure dans ses cours des exercices issu du Tai Ki Ken.

Le taikiken est un art martial japonais, grandement inspiré du Yi Quan (ou dachengquan) chinois.
Le taikiken a été fondé par le japonais Kenichi Sawai (1903 - 1988) après sa défaite face au chinois Wang Xiangzhai (1885-1963, 王薌齋) - l'inventeur du Yi Quan lui-même.
Impressionné par la technique de Wang, Sawai apprit le Yi Quan auprès de l'élève de Wang, Yao Zongxun, puis auprès du maître lui-même.
Maître Sawai fut durant la seconde guerre mondiale le premier "non chinois" à étudier les Arts Martiaux chinois anciens avec le Maître Wang Hsiang Chi, qui lui accorda la permission par la suite de fonder sa propre école en 1947 :
Le Taiki Ken était né !
Parmi ses élèves les plus connus, on note Jan Kallenbach.

En France, c'est Maurice Portiche qui fut le pionnier de cet Art.
A présent Consul de France, Maurice Portiche a créé une première section Taiki Ken en 1971.
Il a notamment fait venir à Paris Maître Kallenbach et Maître Sato (actuel directeur technique mondial depuis la mort de Maître Sawai) pour des stages (avec pour l'anecdote, Alain Setrouk).




La méthode de Kenichi Sawai se fonde sur une pratique interne, le développement du Ki et la pratique du combat de percussion sans protections et à pleine puissance. Cette vision est pleinement inscrite dans la tradition du Budo et ce d'autant plus que le maître est à la base 5e dan de Judo Kodokan, 4e dan de Kendo et Iaïdo.
Le principe de base du Taiki Ken est de rendre attaque et défense simultanées dans une même technique pour vaincre un adversaire quel qu'il soit. On conçoit d'emblée que cette recherche d'efficacité ne pouvait qu'attirer l'intérêt de Maître Oyama (fondateur du Karaté Kyokushinkai, un karaté dur avec combats au KO) qui travailla longtemps avec Kenichi Sawai avant d'intégrer petit à petit certaines techniques, certains principes du Taiki Ken dans le Kyokushinkai pour en faire un complément direct de son karaté.



La pratique
De par le nom, il n'existe aucun lien direct entre le taiji quan et le taikiken : taiki, que l'on peut traduire par "grande (Tai) énergie (QI)" est à différencier de taiji, que l'on peut traduire par « le faîte suprême » en référence à l'état d'union du yin et yang.
On peut dire dans la pratique que le taikiken est plus orienté vers les possibilités de manifestation de l'énergie (Qi), le taiji quan par leur équilibre.
Le Taikiken ne présente à proprement parler aucun kata. Sa pratique se base sur des exercices pouvant paraitre précis, voire stéréotypés, faisant appel toujours au cercle, mais qui en réalité ont pour origine une sensation interne énergétique (Ki de l'adepte développé dans la posture);
Une part très importante de la pratique du Taiki Ken est le travail de fond qui permet une recherche énergétique permanente du "Ki". Travail rébarbatif pour les profanes, mais indispensable pour acquérir cette puissance explosive nécessaire à l'instant "T". Travail du Ritsu Zen (position de l'arbre debout), travail du Hai (ramper en marchant) ou du Neri (Pétrissage en déplacement) sont indissociables de la progression du pratiquant.

Ritsu Zen

travail du Neri
Travail du Hai



Le but visé est de permettre une libre circulation du Ki dans le corps, pour atteindre la spontanéité du mouvement, d'où découlera la "force explosive" dite hakkei (fali en chinois). Le corps doit s'unir de façon globale dans le mouvement. C'est un travail dans la plus pure tradition interne et nécessite temps et patience afin de se former convenablement.
La pratique utilise l'immobilité, la lenteur afin de pouvoir expérimenter la mobilité du corps qui débouchera sur une mobilité économique et efficiente. De ce travail qui parait être un long détour on peut faire naître une utilisation unie du corps.

La principale caractéristique du Tai Ki Ken est la recherche de la flexibilité et de l'action naturelle. Maitre Sawai disait : « Dans le combat, maîtriser d'abord la défense.  Ensuite une fois celle-ci maîtrisée, vous pouvez attaquer à n'importe quel moment ».


Lorsque vous bloquez les coups, vous recevez une pression de l'adversaire.  Il est préférable de les éviter ou de les esquiver.  Pour pouvoir le faire, vous avez besoin, comme Kenichi Sawai, d'avoir des pas légers, des mains délicates et flexibles.  Le blocage n'est donc pas une bonne technique.


Source :

mardi 13 septembre 2016

Gichin Funakoshi, "père" du karaté


Gichin FUNAKOSHI est le plus illustre des grands Maîtres de l'histoire du Karaté-do. Il naquit à Shuri dans la Préfecture d'Okinawa en 1868 et étudia le Karaté-do dès sa plus tendre enfance. Il fut le premier à promouvoir cet art pour lequel il organisa les premières représentations publiques. En tant que président de l'Association pour l'Esprit des Arts Martiaux d'Okinawa, il fut choisi pour représenter le Karaté-do à la première démonstration nationale d'athlétisme à Tokyo en 1922. Ceci eut pour conséquence l'introduction de cet art martial ancestral, d'abord au Japon, puis, plus tard, à travers le monde entier.

Devant l'insistance des autorités japonaises et de ses nombreux amis pour qu'il demeure au Japon, le Maître s'installa à Tokyo. Ainsi, le Karaté-do se développa grâce à l'enseignement qu'il ne cessa de prodiguer, à ses nombreux écrits et aux katas qu'il inventa.

A la fin de sa vie, il fut le fondateur et le président du Shotokai. Il insista toujours sur les aspects spirituels du Karaté-do et c'est sous son influence que l'idéogramme désignant le Karaté-do fut changé, le symbole "La main chinoise" devenant "La main vide". C'est ce sens qui est universellement reconnu aujourd'hui.

Le successeur de maître Funakoshi à la tête du Shotokan fut son fils, maître Yoshitaka (1906-1945). Il introduisit des positions de plus en plus basses et des attaques plus longues et plus puissantes. Il développa également le combat souple et les kumités (littéralement mains "te" qui se rencontrent "kumi" ou exercices de combat) et orienta le karaté vers une pratique plus sportive. Ainsi est né le Karaté-Do style Shotokan, du nom du Dojo où enseignait maître Gichin Funakoshi.


source : KARATE DO KYOHAN le livre du Maître GICHIN FUNAKOSHI

Le Japon

Le Japon est un archipel composé de 4000 îles, atteignant une superficie totale de 378 000 km².


L'archipel japonais se compose de quatre îles principales : Honshu (227 000 km²), Hokkaido (78 000 km²), Kyushu (36 000 km²) et Shikoku (18 000 km²), auxquelles il faut ajouter environ 3 900 îles plus petites, et des îlots et rochers d'une certaine importance.
Les côtes japonaises sont baignées sur trois côtés par les mers qui baignent également le continent asiatique : Hokkaido donne sur la mer d'Okhotsk, et aussi sur la mer du Japon, avec Honshu ; Kyushu donne en partie sur la mer de Chine orientale. Toutes les îles du versant est donnent sur l'Océan Pacifique.
C'est un pays très allongé : Tokyo est situé à la même latitude qu'Alger, Sapporo est situé à la même latitude que Nice. Cela explique les différences de climat.

Le Japon compte 127 millions d'habitants, ce qui le place au sixième rang mondial. La densité moyenne du pays est de 338 habitants par km², mais si l'on ne considère que les surfaces exploitables, on obtient plus de 2000 habitants par km².
La ville de Tokyo, la capitale, représente un département à elle seule. Composée de 23 districts, elle s'étend sur plus de 2000 km², en regroupant 12 millions d'habitants, ce qui donne une densité de 6000 hab/km² (par comparaison, Paris s'étend sur 105 km², compte 2.5 millions d'habitants, et a une densité de 20000 hab/km²).
Si l'on considère la mégalopolis constituée de Tokyo, Kawasaki, Yokohama et Chiba, ce sont 30 millions d'habitants répartis sur 13000 km², soit une densité de 2300 hab/km². Au total, un quart de la population japonaise est concentrée sur 5.5% du territoire !
La monnaie

La monnaie utiliséé au Japon est le Yen. Pour convertir un prix en yens en francs, il suffit de le diviser par 20 (et arrondir un peu au dessus !).

L'IMPORTANCE DU HIKITE DANS LE TRAVAIL DES TECHNIQUES DU MEMBRE SUPERIEUR (BLOCAGE OU ATTAQUE) EN KARATE

L'IMPORTANCE DU HIKITE DANS LE TRAVAIL DES TECHNIQUES DU MEMBRE SUPERIEUR (BLOCAGE OU ATTAQUE) EN KARATE


(JORRESCAM 1992)
Christian COURTONNE - 32 rue St Louis en Lille, 75004 Paris.
La méthode suivie est on ne peut plus simple. C'est la description des techniques de karaté transmises par les maîtres de l'école SHOTOKAN et plus particulièrement ceux de la JAPON KARATÉ ASSOCIATION.
La réflexion sur l'anatomie est donc venue après le stade de l'imitation.
Maître KASE précise que le but du karaté est la recherche de l'harmonie du corps et de l'esprit.
Essayons de voir si, plus modestement, le travail de l'attaque oi-zuki (coup de poing direct en avançant) permet l'harmonie de la ceinture scapulaire.
Données articulaires
Les traités d'anatomie évoquent généralement la moitié de la ceinture scapulaire. Nous devons examiner les deux.
La ceinture scapulaire est composée de
- l'articulation scapulo-humérale, autour de laquelle se mobilise la bourse séreuse sous-deltoïdienne,
- L'articulation omo-thoracique (l'omoplate sur le gril costal),
- les deux articulations de la clavicule
. acromio-claviculaire en dehors,
. sterno-costo claviculaire en dedans.
Cette présentation est exacte, mais imparfaite, car un travail à partir de ce schéma est asymétrique.
Les karatékas sont des sportifs parmi les plus "intelligents" car ils conçoivent dans leur travail tout l'ensemble.
Il faut parler d'un ensemble en forme d'ellipse, composé d'os, de ligaments et de muscles.
Devant, c'est de l'os
- le sternum
- les deux clavicules
Derrière, de l'os et du muscle
- les deux omoplates
- les fixateurs de l'omoplate sur la colonne vertébrale (angulaire, rhomboïdes, Trapèze supérieur, moyen, inférieur).
- la colonne vertébrale.
Sur les côtés
- les deux articulations scapulo-humérales.
Voici une présentation originale qui permet de mieux situer l'importance du travail d'ikité, qui est le travail compensatoire du membre supérieur qui n'exécute pas la technique. Le mode d'ikité choisi dans cette présentation est le travail opposé du zuki, en kihon (travail dans le vide).
I - LA SYMETRIE DU TRAVAIL
Dans tout travail oi-zuki, le pratiquant réalise avec le bras opposé à celui qui attaque le mouvement strictement inverse.
L'épaule passe en rétropulsion, rotation externe. Le coude passe en flexion.
Le poignet passe en supination.
Ainsi, dans le travail au dojo, l'équilibre du travail est parfaitement réalisé.
II - L'EQUILIBRE DU DOS
Revenons à notre présentation globale de la ceinture scapulaire. Nous avons vu qu'il y avait un élément actif, les fixateurs de l'omoplate. Leur travail est déterminant pour que celle-ci conserve sa forme.
L'attaque seule déséquilibre le dos
En effet, en fin d'attaque oi-zuki, le poing est comme un projectile qui entraîne tout le membre supérieur. Plus l'attaque est puissante, plus le risque de dégâts est important pour le pratiquant (par exemple, au niveau du coude, risque de fracture du bec de l'olécrane...).
Au niveau de l'épaule, l'humérus est tiré en avant L'omoplate qui en est solidaire par l'articulation scapulo-humérale aussi.
Celle-ci est retenue près de la colonne vertébrale par les fixateurs de l'omoplate.
Voilà une description d'un premier niveau, naïve si elle s'arrête là.
Le travail d'ikité rééquilibre le dos.
Car, en effet, si tel est le cas, le point fixe des fixateurs est sur la colonne vertébrale. Mais, pour que celui-ci soit fixe, il faut une autre intervention, celle d'une force contraire exercée par les fixateurs de l'omoplate de l'autre côté, cette force est réalisée par le travail d'ikité.

Au total, c'est donc tous les éléments de la ceinture scapulaire qui prennent leur point fixe l'un sur l'autre.
III - L'EFFICACITE DE L'ACTION
Un travail sérieux, et tous les pratiquants peuvent en témoigner, développe les muscles du dos.
Nous avons vu que l'attaque oi-zuki est presque uniquement réalisée par les muscles deltoïde antérieur et coraco-brachial
Ceux-ci prennent leur point fixe sur l'omoplate et la clavicule. C'est une évidence. Pour ce faire, l'omoplate doit être parfaitement immobile. Celle-ci est réalisée par un tonus de base permanent des fixateurs de l'omoplate, éduqués par le travail d'ikité.
Ainsi, ils doivent être en état de vigilance permanent pour que les muscles de l'élévation de l'épaule se contractent avec le maximum d'efficacité.


Les bienfaits du Karate selon Gichin Funakoshi.

Gichin Funakoshi KARATE DO KYOHAN


Le Karaté en tant qu'entraînement athlétique

 La nature du Karaté est telle que le corps est sollicité dans toutes les directions, contrairement à ce qui est demandé par exemple aux bras pour l'aviron et aux jambes pour le saut. 
En Karaté, il n'y a aucun intérêt à développer exclusivement un seul côté du corps. En fait, un des avantages du Karaté est le développement équilibré et harmonieux du corps. 
Dans la plupart des cas, une minute ou deux suffisent à exécuter un Kata. De plus, au cours de la progression de l'entraînement, les mouvements deviennent de plus en plus rapides et l'entraînement de plus en plus vigoureux dans son ensemble, ce qui fait qu'il est possible d'exécuter un exercice relativement complet pendant un temps assez court. 
Ce type d'exercice est idéal pour beaucoup de ceux qui désirent s'entraîner mais ne disposent pas du temps nécessaire. 
La durée restreinte des exercices de Karaté est un deuxième avantage à son actif. 
Aucun autre type d'entraînement, que ce soit le Judo, le Kendo, le tir à l'arc, la natation ou l'équitation, ne peut se pratiquer en un lieu quelconque et à n'importe quel moment aussi aisément que le Karaté.

La plupart des sports requièrent des emplacements de grandes dimensions, des équipements spéciaux ou des partenaires et, de ce point de vue, le Karaté est très souple et très adaptable. 
L'emplacement est indifférent, aucun équipement et même aucun partenaire ne sont nécessaires. On peut le pratiquer dans un jardin, dans une chambre, dans un hall ou tout autre endroit selon son désir. Ceci constitue un troisième avantage du Karaté.

D'habitude, un exercice adapté aux hommes ne convient pas aux femmes et ceux qui sont adaptés aux femmes ne conviennent pas aux hommes ; les exercices destinés aux convalescents sont insuffisants pour les personnes bien portantes et de même, les exercices convenant aux jeunes gens en bonne santé sont trop éprouvants pour les personnes âgées ou pour les enfants. 
Le Karaté peut être pratiqué par les personnes affaiblies, par les femmes, les enfants et les personnes âgées. 
En d'autres termes, comme chacun peut adapter l'exercice à ses capacités et comme chaque unité d'entraînement a une durée variant d'une à deux minutes, il n'y a aucun danger de surentraînement ou d'épuisement physique. 
De plus, au fur et à mesure que le corps est éduqué et que les techniques deviennent plus élaborées, les mouvements deviennent naturellement plus puissants, de sorte que la quantité d'effort devient suffisante, même pour les jeunes gens à l'apogée de leur force physique. 
L'ampleur des exercices se développe naturellement au cours du processus d'entraînement voilà un élément que je citerai comme quatrième avantage du Karaté.

Le fait que le Karaté puisse être pratiqué seul ou en groupe est un aspect qui lui est propre. 
Enfin, même si l'on ne considère que le point de vue de l'exercice physique et sa valeur pratique, la suite de mouvements des bras et des jambes ayant une signification spécifique et les nombreuses variations des différentes séquences des Kata représentent, en ce qui concerne leur étude, autant de défis à relever. 
Tout en y prenant plaisir et tout en étant entièrement pris par leur étude, on profite de leur acquis sans même s'en rendre compte. 
La valeur du Karaté en tant que méthode d'éducation physique peut aisément se prouver par des tests scientifiques ; après un an seulement d'entraînement, on peut facilement se rendre compte des progrès et reconnaître l'amélioration de sa condition physique par rapport à ce qu'elle était avant la pratique du Karaté. 


Le Karaté en tant qu'autodéfense

 Presque toutes les créatures vivantes ont un mécanisme de défense naturelle; quand le processus n'est pas complet, le plus faible est détruit et périt dans la lutte sauvage pour la survie. 
Les crocs du tigre et du lion, les serres de l'aigle et du faucon, le dard empoisonné de l'abeille ou du scorpion, les épines de la rose ou du cognassier du Bengale, ne sont-ce pas là des préparations naturelles à la défense? 
Mais si les mammifères inférieurs, les oiseaux, les insectes et les plantes ont chacun de telles fonctions spécialisées, se peut-il que l'Homme, Seigneur de la création, ne soit pas, lui aussi, pourvu de ces facultés? 
L'affirmation suivante peut servir de base appropriée pour apporter une réponse à cette question: nous ne devons avoir aucune intention de causer des dommages aux autres, mais nous devons éviter les ennuis. Afin de se protéger, on doit trouver une méthode qui permette au faible de se défendre contre des adversaires plus forts. 
La force du Karaté est maintenant bien connue pour son efficacité : par exemple, il est possible de casser des planches ou de briser des pierres sans utiliser d'outils, de sorte qu'il n'est pas exagéré d'affirmer qu'un homme bien entraîné à cette méthode de défense, peut considérer son corps comme une arme défensive terriblement efficace. 
Enfin, bien qu'il y ait des techniques de projections en Karaté, il repose essentiellement sur des techniques de frappe, de coups de pied et d'enfoncement. 
Ces mouvements sont très rapides et peuvent échapper à l'oeil non averti. Les combinaisons blocage-attaque sont exécutées simultanément et, grâce à elles, des individus physiquement faibles, des femmes ou des enfants ont largement la force de contrôler un adversaire plus puissant. 
En résumé, entre autres avantages du Karaté en tant que méthode d'autodéfense, on peut distinguer les traits suivants: les armes ne sont pas nécessaires, les vieux ou les faibles, les femmes peuvent l'appliquer, enfin, il permet de se protéger même si on n'a qu'une force naturelle modeste. Tous ces éléments se combinent pour faire du Karaté une forme d'autodéfense sans égal. 


Le Karaté en tant que discipline spirituelle

Le Karaté ne diffère pas des autres arts martiaux, en ce qu'il favorise chez ceux qui en ont compris l'essence, le développement du courage, de la courtoisie, de l'intégrité, de l'humilité et du contrôle de soi. 
Cependant, la pratique de la plupart des arts martiaux est si rigoureuse dès le début, que ceux-ci ne sont pas adaptés aux individus de constitution fragile, pas puissamment bâtis ou de caractère faible; de manière générale, de telles personnes perdent courage et abandonnent très tôt l'entraînement. 
Par ailleurs, il peut arriver à un élève de constitution fragile de pratiquer si consciencieusement qu'il se surentraîne au point de se blesser ou de tomber malade, son corps n'étant pas capable de suivre le rythme que lui impose sa volonté; des échecs précoces de cette nature se rencontrent souvent. 
Pour toutes ces raisons, de nombreuses personnes doivent abandonner l'espoir de pratiquer un art martial, bien que celui-ci développe le courage et fortifie le corps, ce qui est d'importance capitale pour ceux-là même dont la constitution ou la volonté laissent à désirer. 
Dans ce contexte, il est important que les jeunes, les vieux, les hommes et les femmes puissent également pratiquer le Karaté. Comme il n'est pas nécessaire de disposer d'un emplacement spécial, d'un équipement particulier ou de partenaires, la souplesse de l'entraînement est telle que les individus dont le corps et l'esprit ne sont pas suffisamment aguerris pourront quand même développer graduellement et naturellement leurs capacités sans même réaliser leurs propres progrès.

La souplesse de l'entraînement permet aussi d'effectuer d'énormes progrès sur le plan spirituel. Car, comme on le sait, si l'entraînement à n'importe quel art martial vient à être interrompu pendant six mois ou un an, aucun progrès ne peut être espéré sur le plan spirituel. 
La connaissance de cet art, la maîtrise de ses techniques, le développement des vertus de courage, de courtoisie, d'intégrité, d'humilité et de contrôle de soi jusqu'à en faire la lumière intérieure qui servira de guide dans la vie quotidienne, tout ceci demande au moins de dix à vingt ans et, si possible, une vie entière dédiée à l'étude de cet art. 
A cause de sa souplesse qui permet un entraînement continu, je considère que parmi les arts martiaux, le Karaté est l'un des plus adaptés à parfaire l'entraînement spirituel.






source : KARATE DO KYOHAN le livre du Maître GICHIN FUNAKOSHI