Le Japan Karate Hyères pratique un karaté traditionnel et
par là même s’intéresse à l’Histoire du karaté. En voici un bref résumé :
4)
Gichin Funakoshi : la promotion
du karaté au Japon.
Ce n'est que dans la période 1915-1925 qu'eut lieu
l'ouverture du karaté vers l'extérieur grâce notament à Gichin Funakoshi,
professeur à l'école supérieure de pédagogie d'Okinawa qui fût envoyé au Japon
afin d’y faire connaître le Karate.
Gichin Funakoshi senseï est considéré aujourd'hui comme le
père du karaté moderne. Il n'en est pas l'inventeur, mais plutôt le promoteur.
Fils de Tominakoshi Gisu, il est né dans les premières
années de la période de restauration Meiji, dans la contrée de Yamakawa, à
Shuri, sur l'île d'Okinawa.
Enfant chétif, il s'initie à la pratique de
l’Okinawa-te avec Azato, qui est le père de son maître d'école.
À
l’époque, l’art martial d’Okinawa n’était pas enseigné au grand public. Les
cours avaient lieu la nuit clandestinement, loin des regards indiscrets. Son
apprentissage se déroulera d'une façon traditionnelle pour l'époque. Il
s'agissait alors de pratiquer un seul exercice et de passer au suivant
uniquement lorsque le Maître estimait que le karatéka était capable de le
réaliser parfaitement. L'apprentissage d'un kata pouvait ainsi durer plusieurs
années.
"Un kata en trois ans" était une expression coutumière dans
les anciens budos.
Son premier poste à 21 ans, fut celui d'instituteur
adjoint dans une école primaire. Plus tard, une promotion l’amenera à
travailler à Naha. « Ce fut la plus grande chance qui me laissa le plus de
temps et de possibilité de pratiquer le karate ».Devenu maître d'école, il
enseignera durant le jour et poursuivra la pratique du karate le soir, chez
Maître Azato.
Funakoshi rencontre ensuite Maître Itosu au début du
20 ième siècle. Il participe avec lui à la première démonstration officielle
d'Okinawa-Te, rapidement suivie par d'autres à travers tout le Japon.
Gichin Funakoshi fit en 1922 une démonstration devant
le 1er ministre de l’éducation à Tokyo qui eu un très grand retentissement. Il
fut prié de rester au pays pour y enseigner sa méthode.
C'est à cette époque qu'il changera son nom de famille
Tominakoshi pour Funakoshi, le mot Funa étant un diminutif signifiant; qui
traverse l'océan en bateau.
Très vite, grâce notamment à l’appui de Jigoro Kano,
Maître fondateur du Judo, le Karaté connu une ascension social importante et
fut même enseigné dans les universités de Tokyo, puis plus tard partout dans le
monde.
La popularité grandissante du karate incita de nombreux
autres experts d’Okinawa à venir enseigner leur style au Japon. Bien que les
techniques puissent différer, le karate de ces maîtres obéissait aux mêmes
principes de base.
En 1935, avec la montée du nationalisme japonais
ambiant, Maître Funakoshi décide de couper tout lien avec l'origine
chinoise et okinawaïenne de son art en
modifiant le nom des katas et techniques.
Pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, il
fallait montrer sa « japonisation », du fait de l'antagonisme
sino-japonais important depuis la guerre récente entre les deux pays, perdue
par la Chine.
Ainsi pour le terme Karaté, les idéogrammes sont
remplacés par des idéogrammes de prononciation identique mais d’origine plus japonaise. Le mot Karate qui
en Japonais signifiait « La Main Chinoise » devient « La main
vide ».
Maître Funakoshi donne également une explication plus
philosophique à ce choix dans le livre Karaté-do : ma voie, ma vie :
« Kara qui signifie vide […] représente le refus
de recourir à d’autres armes que les mains et les pieds. De plus, le but des
étudiants de Karaté […] est aussi de purifier leur cœur et leur esprit de tout
désir terrestre et de toute vanité. »
Il insistait beaucoup sur la valeur spirituelle des gestes
qu'il enseignait. Pour preuve le rajout du suffixe "do", afin de
placer son art au niveau de celui des arts martiaux japonais (Budo) et rappeler
que son karaté permettait lui aussi une approche de l'ancien esprit des samouraïs.
Le 25 octobre 1936,
le changement de nom devint officiel au cours d'une rencontre à Naha, des Grands
Maîtres D'Okinawa pour discuter et définir une attitude commune face à
l’évolution du karaté. On peut donc retenir cette date comme celle officielle
de la naissance du Karate ! Lors de cette réunion il est également décidé
d’adopter le karate-gi pour tous les styles de karaté.
Lorsqu’en 1937 les élèves japonais de Funakoshi sensei lui
construisent son premier DOJO ils le nomment Shōtōkan, la maison de Shōtō. “Kan”
désigne le lieu, le dojo et “Shoto” ,qui signifie « vagues dans les pins », est
le pseudonyme sous lequel Funakoshi écrivait ses poèmes.
Le terme Shotokan qui à l’origine ne désignait que le bâtiment,
fut ensuite employé pour désigner le style de karaté enseigné par Gichin
Funakoshi, bien que pour ce dernier il n’y avait pas différents styles mais un
seul karaté, malgré quelques nuances.
Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le
Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. Toutefois, au cours de
l'histoire, nombre d'écoles ont été créées et ont grandi avec plus ou moins de
réussite.
Chargé d'enseigner le karate à l'université de Tōkyō, Gichin
Funakoshi ne retournera jamais à Okinawa et meurt le 26 avril 1957 à l'âge de
88 ans d'un cancer de l'estomac.
De son école sortent de célèbres maîtres qui marqueront l’histoire du Karate : Nakayama, Nishiyama, Kanazawa…mais également son propre fils, Yoshitaka Funakoshi.
A
SUIVRE dans un prochain article sur l’Histoire du karaté.
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