Le Japan
Karate Hyères s’est rendu à Montalieu-Vercieu ce week-end du 19 et 20
novembre 2016 pour un stage de Karaté
Martial animé par Guy Sauvin, champion du monde en 1972 et Directeur
Technique National de 1980 à 1996.
Ce stage de karaté
organisé par l’école TODOKAI de BRIORD fut une grande réussite, de nombreux
dojo ont fait le déplacement : Toulouse – Crépin – Sollies Pont – Grenoble
– Tullins – Le Cheylas – Romorantin – Chambery et bien sûr Hyères
les palmiers !
Une très bonne dynamique de groupe s’est rapidement
créée.
Le stage en lui-même commença à 9h30 dimanche matin avec
un exercice de « Rai », exercice de base issu du Taikiken
(à ne pas confondre avec le style musical !) qui permet de travailler « l’enracinement ».
Ensuite Guy Sauvin sensei orienta le cours sur la prise
de conscience de son corps et les bonnes
questions à se poser pour progresser à travers une technique de karaté en
apparence très simple : Gyaku Zuki en avançant !
En se basant sur son expérience personnelle de
pratiquant, il expliqua quelques principes utiles à tout karateka tirés de
sa pratique du Karaté
Martial :
Ce qu’il propose s’adresse à des Karatékas gradés, en
gros à partir de 3ième Dan, même si pour les autres, plus débutants, il est
intéressant de connaître des possibilités de progression.
Donc, à partir de 3ième Dan ou de 10 à 15 ans de
pratique, il pense qu’il est nécessaire de se poser les questions suivantes :
·
POURQUOI JE CONTINUE A M’ENTRAINER ?
·
QUEL EST LE BUT QUE JE VEUX ATTEINDRE ?
Concrètement on peut se poser des questions de ce type :
·
Est-ce que je veux devenir le Champion du
Monde des plus de 70 ans ?
·
Est-ce que je désire avoir le Heian Shodan le
plus parfait qu’on ai jamais vu ?
·
Mon grand écart facial doit-il laisser les
foules béates d’admiration ?
En fonction de votre réponse, il faudra mettre en place
un système d’entrainement qui vous permettra de progresser par rapport au but
fixé.
Le choix qu’a fait Guy Sauvin, et qu’il propose à travers
ses stages, est de s’orienter vers un travail « interne ».
Il a trouvé là, en effet, un champ de recherche immense
et gratifiant qui cadre avec le discours du Karaté
do auquel il avait cru comme d’autres étant plus jeune : le karatéka âgé qui possède
une énergie et un savoir technique tel que cela lui permet de faire jeu égal
avec des personnes plus jeune ou possédant un potentiel physique plus
important.
Ce choix permet également une chose primordiale : un
gain au niveau Santé.
De ces questions découle une réflexion sur la notion de
progression dans la pratique du karaté.
On divise schématiquement la progression en karaté-do
avant le 2ème Dan et après.
C’est le Passage de l’étape SHU (1/2 Dan) à l’étape HA (3
Dan et au dessus)
Jusqu’à 2 ème Dan , on va vous demander de restituer fidèlement les éléments techniques
constitutifs de votre méthode.
Pendant cet apprentissage, vous allez exagérer les contractions
musculaires, l’amplitude des techniques et des positions, etc… mais ceci va
vous amener obligatoirement à une mécanisation du corps, préjudiciable au
niveau du combat car cela entraîne un manque de réactions spontanées.
C’est donc à partir de 3ème Dan que vous allez commencer
à mettre en place de nouveaux éléments techniques et ce, en évoluant dans votre
technique de base !!!
Il convient de noter que l’honnêteté et la sincérité dans
la pratique sont nécessaires car il va falloir faire un effort mental
particulier.
Ce n’est pas par hasard que cette deuxième étape se
traduit par : Briser les chaînes !
Il a fallut en gros 6 à 7 ans de pratique pour atteindre
le niveau de 2 eme Dan pendant lesquelles vous avez transpiré et consacré
beaucoup d’effort afin de parfaire votre technique et maintenant, voila qu’on
vous dit de tout oublier et d’utiliser votre corps différemment !
Cela implique d’être capable de se remettre en question
et d’abandonner les habitudes prises...
Or, quoi de plus difficile que de se remettre en
question ?
C’est sûrement une des causes pour laquelle nombres de
karatékas ne font pas l’effort de passer à l’étape suivante ;
Ils préfèrent rester au niveau ou ils sont et parfaire les habitudes
prises………….mais cela ne mène pas très loin.
Pour Guy Sauvin, il est nécessaire de comprendre la nécessité
de ce passage car la progression ne passe pas par le fait de connaître un kata
supplémentaire ou d’avoir un zen-kutsu bien bas.
Quels sont donc les principes à mettre en place ?
Quelle que soit les méthodes suivies, l’efficacité en
combat repose sur des facteurs psychologiques et techniques.
Aussi , votre entraînement doit tendre à acquérir ces
qualités et que ce soit en Kihon,
en Kata ou lors des différentes sortes de Kumité , vous devez toujours vous
poser cette question lors de vos entraînements :
« En m’entraînant ainsi, quels principes de combat
suis-je en train de mettre en place ! »
(et rappelons que
le combat n’est pas la compétition sportive)
Au niveau technique, l’efficacité en combat repose sur
deux facteurs :
-
L’enracinement au sol
-
La fluidité du haut du corps
Pendant le stage du 20 novembre, ces deux principes
furent abordés dans la matinée à travers la technique Gyaku Zuki en avançant.
L’après-midi fut ensuite consacré à une autre technique de
base du karaté, à la fois simple et complexe, le Yoko Geri Kekomi, coup de pied
de côté pénétrant.
Le travail fut suivi sous le même angle de progression
que pour chaque technique de karaté :
- Une position
de départ
- Une trajectoire
- Une position
d’impact
- Un retour.
… en insistant bien sûr à chaque étape sur l’enracinement
et la fluidité du haut du corps !
Un stage enrichissant !
Un autre stage d’un autre genre en perspective :