mercredi 14 septembre 2016

TAIKIKEN


Afin d’enrichir la qualité du Karaté pratiqué au Japan Karaté Hyères, le professeur peut inclure dans ses cours des exercices issu du Tai Ki Ken.

Le taikiken est un art martial japonais, grandement inspiré du Yi Quan (ou dachengquan) chinois.
Le taikiken a été fondé par le japonais Kenichi Sawai (1903 - 1988) après sa défaite face au chinois Wang Xiangzhai (1885-1963, 王薌齋) - l'inventeur du Yi Quan lui-même.
Impressionné par la technique de Wang, Sawai apprit le Yi Quan auprès de l'élève de Wang, Yao Zongxun, puis auprès du maître lui-même.
Maître Sawai fut durant la seconde guerre mondiale le premier "non chinois" à étudier les Arts Martiaux chinois anciens avec le Maître Wang Hsiang Chi, qui lui accorda la permission par la suite de fonder sa propre école en 1947 :
Le Taiki Ken était né !
Parmi ses élèves les plus connus, on note Jan Kallenbach.

En France, c'est Maurice Portiche qui fut le pionnier de cet Art.
A présent Consul de France, Maurice Portiche a créé une première section Taiki Ken en 1971.
Il a notamment fait venir à Paris Maître Kallenbach et Maître Sato (actuel directeur technique mondial depuis la mort de Maître Sawai) pour des stages (avec pour l'anecdote, Alain Setrouk).




La méthode de Kenichi Sawai se fonde sur une pratique interne, le développement du Ki et la pratique du combat de percussion sans protections et à pleine puissance. Cette vision est pleinement inscrite dans la tradition du Budo et ce d'autant plus que le maître est à la base 5e dan de Judo Kodokan, 4e dan de Kendo et Iaïdo.
Le principe de base du Taiki Ken est de rendre attaque et défense simultanées dans une même technique pour vaincre un adversaire quel qu'il soit. On conçoit d'emblée que cette recherche d'efficacité ne pouvait qu'attirer l'intérêt de Maître Oyama (fondateur du Karaté Kyokushinkai, un karaté dur avec combats au KO) qui travailla longtemps avec Kenichi Sawai avant d'intégrer petit à petit certaines techniques, certains principes du Taiki Ken dans le Kyokushinkai pour en faire un complément direct de son karaté.



La pratique
De par le nom, il n'existe aucun lien direct entre le taiji quan et le taikiken : taiki, que l'on peut traduire par "grande (Tai) énergie (QI)" est à différencier de taiji, que l'on peut traduire par « le faîte suprême » en référence à l'état d'union du yin et yang.
On peut dire dans la pratique que le taikiken est plus orienté vers les possibilités de manifestation de l'énergie (Qi), le taiji quan par leur équilibre.
Le Taikiken ne présente à proprement parler aucun kata. Sa pratique se base sur des exercices pouvant paraitre précis, voire stéréotypés, faisant appel toujours au cercle, mais qui en réalité ont pour origine une sensation interne énergétique (Ki de l'adepte développé dans la posture);
Une part très importante de la pratique du Taiki Ken est le travail de fond qui permet une recherche énergétique permanente du "Ki". Travail rébarbatif pour les profanes, mais indispensable pour acquérir cette puissance explosive nécessaire à l'instant "T". Travail du Ritsu Zen (position de l'arbre debout), travail du Hai (ramper en marchant) ou du Neri (Pétrissage en déplacement) sont indissociables de la progression du pratiquant.

Ritsu Zen

travail du Neri
Travail du Hai



Le but visé est de permettre une libre circulation du Ki dans le corps, pour atteindre la spontanéité du mouvement, d'où découlera la "force explosive" dite hakkei (fali en chinois). Le corps doit s'unir de façon globale dans le mouvement. C'est un travail dans la plus pure tradition interne et nécessite temps et patience afin de se former convenablement.
La pratique utilise l'immobilité, la lenteur afin de pouvoir expérimenter la mobilité du corps qui débouchera sur une mobilité économique et efficiente. De ce travail qui parait être un long détour on peut faire naître une utilisation unie du corps.

La principale caractéristique du Tai Ki Ken est la recherche de la flexibilité et de l'action naturelle. Maitre Sawai disait : « Dans le combat, maîtriser d'abord la défense.  Ensuite une fois celle-ci maîtrisée, vous pouvez attaquer à n'importe quel moment ».


Lorsque vous bloquez les coups, vous recevez une pression de l'adversaire.  Il est préférable de les éviter ou de les esquiver.  Pour pouvoir le faire, vous avez besoin, comme Kenichi Sawai, d'avoir des pas légers, des mains délicates et flexibles.  Le blocage n'est donc pas une bonne technique.


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