Afin d’enrichir
la qualité du Karaté pratiqué au Japan Karaté Hyères, le professeur peut inclure
dans ses cours des exercices issu du Kobudo (armes traditionnelles japonaises).
Les 2
pratiques s’enrichissent mutuellement.
Ainsi il n’est
pas rare dans les cours d’utiliser katana (sabre), boken (sabre en bois), bâtons,
nunchaku et tonfa.
Le terme kobudō (古武道?) venant
des trois caractères chinois ayant gardé le même sens en japonais ; ko (古)
qui signifie « ancien », bu (武),
« martial », etdō (道)
« la voie ». L’ensemble se comprend et s’interprète de plusieurs
manières : arrêter les armes et lances (au premier degré), ou prendre les armes
et aller au combat (au second degré)
L'acception
moderne du terme recouvre toutes les pratiques d'armes associées aux arts
martiaux japonais.
Deux courants
principaux sont à distinguer ; d'abord, celui des arts martiaux pratiqués
sur la plus grande île du Japon, Honshū ;
ensuite, les arts martiaux issus de l'archipel d'Okinawa — et plus généralement
des îles Ryū-Kyū —, nommés au Japon Ryūkyū kobujustu littéralement :
« arts martiaux anciens de Ryūkyū »).
Un troisième
courant bien distinct mais à la diffusion plus confidentielle a été transmis au
sein de la famille royale d'Okinawa, le Motobu Ha.
Sur l'île
principale, Honshū, l'éducation martiale, dispensée au sein des koryus (écoles
traditionnelles anciennes), comprenait l'étude du sabre,
considéré comme noble, ainsi que d'armes complémentaires telles que la lance (yari), le bâton long (bō, environ 1,80 m),
ou le bâton court (jō).
Dans les îles
méridionales de l'archipel du Japon et notamment à Okinawa,
plusieurs édits qui ont émané soit de la tutelle japonaise des Satsuma, soit
directement du gouvernement de Shuri, ont interdit la possession et l'usage des
armes tranchantes à la population.
Ce sont ces
interdictions qui ont favorisé le développement poussé des techniques de combat
à mains nues, le Tō-de devenu plus tard karaté, ainsi
que l'utilisation, en tant qu'armes, des ustensiles de la vie quotidienne, les kobudō.
De plus, le
caractère subversif de la pratique l'a longtemps confiné au secret, ce qui,
ajouté à la géographie parcellaire des îles et à la lenteur des voies de
communication, explique qu'il n'existe pas un kobudō mais des kobudō,
donc plusieurs façons de faire par arme, par île, par village, par expert.
Les armes les
plus courantes du kobudō d'Okinawa sont :
Le bō, un long bâton de
marche qui sert d'arme de base.
Le sai, un
trident de métal utilisé par paire.
Le tonfa, une arme de
bois qui s'utilise par paire et qui servait, à l'origine, à tourner les meules pour
moudre les céréales.
Le nunchaku, un fléau qui
permettait de battre le grain. Une variante en forme de mors de cheval dispose
de techniques spécifiques.
L'eku, une rame utilisée
par les pêcheurs, et dont la tradition se maintient dans les hāri3, les
festivités maritimes de courses de bateaux, héritées de la Chine du Sud via
Taiwan.
Cette liste n’est
pas exhaustive.
La
progression dans l'étude des différentes armes est guidée par la difficulté et
la dangerosité de leur maniement. Même si le Kobudo et le Karaté sont deux arts
martiaux distincts, l'étude du Kobudo est grandement facilitée pour un
karatéka.
Les positions, les exercices, les termes, les passages de grades, les
couleurs de ceintures, sont très similaires, voire identiques pour certains.
L'esprit et la finalité restant bien sûr les mêmes. Comme le dit Maître
CHINEN avec un sourire :
« ajouter au
Karaté l'entraînement aux armes s'apparente au fait de manger avec les mains
puis d'apprendre à utiliser des baguettes »
Sources :
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